Mon GRP (Grand Raid des Pyrénées) 2012

Cette seconde édition pour moi est terminée mais qu'elle fut dure!!!!! Je n'avais jamais encore  flirté avec les barrières horaires, et cette fois, il a fallu les gérer au mieux. J'ai terminé mais après avoir longtemps pensé à abandonner tant je n'avançais pas, je n'arrivais pas à me nourrir et à boire. Comme sur l'UTPMA fin juin!!! Sur au moins 60 km, je suis reparti des ravitos l'estomac vide, et ça ne pardonne pas. Voici donc mon récit de cette aventure....

Nous sommes 3 copains de l'ACFA, Mimi, Bernard et moi, à tenter cette aventure. J'ai un peu embringué Mimi et Bernard pour me suivre cette année dans ce massif pyrénéen magnifique, au motif de préparer le Grand Raid de la Réunion en octobre. J'étais là en 2011 et j'avais adoré, finissant en 36h42.

Mardi 21, je retrouve Bernard et Mimi à Vielle Aure, petit village tout prés de St Lary, dans les Hautes Pyrénées. Mercredi, nous le passons à randonner à partir du col de Tourmalet.

Jeudi, veille du départ de la course, nous restons à Vielle Aure pour la récupération du dossard, la vérification du sac, le briefing et la pasta party. Au briefing, surprise: le départ est décalé de 2h (comme l'an dernier) en raison des rafales de vent qui pourraient atteindre les 100 km/h au sommet du Pic du Midi. La météo annonce cependant une amélioration. Si le vent est trop puissant, et que le téléphériaque de la Mongie ne fonctionne pas, l'ascension du Pic du Midi sera supprimée. Par contre, les barrières horaires ne sont pas changées, et l'heure limite d'arrivée est toujours maintenue à 7h dimanche matin, soit 48h maxi de course au lieu des 50h initialement!!!! De plus, si arrivée au col de Sancours en dehors des barrières, montée du Pic supprimée, et 3h de pénalités!!!!

   

Vendredi matin, réveil à 5h30. Il ne fait pas froid, plutôt chaud même. Petit déjeuner dans le caming car, et à 6h30, nous sommes sur la ligne de départ, sur la place du village. Pointage obligatoire pour vérifier que la puce fonctionne bien, et à 7h, départ.

                          

Montée au col de Portet, 2215 m, en passant par Soulan, soit 12km et 1424m D+. Resdescente ensuite par une piste de ski au restaurant Les Merlans où a lieu le pointage CP1. Arrivée à 9h29, soit 3mn de plus que l'an dernier. Pour l'instant ça va.

                  

           

Ensuite, direction Artigues (CP2) en traversant la réserve de Néouvielle et ses lacs, son col de Bastanet, ses cabanes, ses cascades, et ses sentiers de pierres et de blocs. Sur 13 km, 528 m D+ et 1376m D-. J'arrive à 12h49, soit 9mn de plus que l'an dernier. Jusqu'à présent, je tiens mes objectifs mais ça commence à faire chaud, et commencent alors mes ennuis..... A la sortie du ravito, je croise Bernard, tout frais et tout souriant!!!!

Maintenant l'objectif est d'atteindre le col de Sancours, km 42,9 et 2378 m, soit 1700 m de D+ Je transpire, il fait du vent.... Je commence à avoir froid à mon estomac.... Avant d'atteindre le col, j'entends un commissaire annoncer que la montée au Pic du Midi n'est plus possible, que nous devons nous ravitailler et poursuivre, avec une pénalité de 3h lol   Pour casser le mental, c'est bon ça!!!! Je pointe à 15h39 (alors que l'an dernier j'avais pointé à 14h52!!). Je commence à prendre du retard sur mes objectifs, et ce n'est qu'un début.

Je n'ai pas de nouvelles de Mimi. J'espère qu'elle passera aux barrières... J'ai fait une partie de la montée avec Bernard qui a la forme et me met plusieurs mètres en peu de temps!!!!

Ensuite direction Hautacam,au km 62,  1509 m, en traversant des paysages magnifiques, les lacs d'Aouda, d'Aoube, Lac Vert, Lac Bleu, lac d'Ourec, 2 petits cols, soit 756 m D+ et 1625 m D- Le parcours est à certains endroits trés technique, avec des monotraces à se casser la figure, .... J'ai la digestion bloquée et je retrouve les mêmes sensations que sur l'UTPMA fin juin. Rien de bon ça!!!   Pointage à 20h24, soit 1h45 de plus que l'an dernier !!!!!

Le prochain CP est Villelongue,PK 71,6 à 9 km. C'est la première base de vie. Je vais retrouver mon sac et mes vêtements pour la nuit. Je vais pouvoir récupérer un peu.... A la sortie du ravito, je restitue à la nature tout ce que j'avais ingurgité!!!J'essaye de manger un peu, sans succés. Je repars quand même du ravito sachant que le parcours est descendant. Je retrouve Bruno avec qui nous faissons une partie du chemein ensemble. Lui aussi essaye de gérer... Arrivée au CP5 à 22h41. Je me change, Tshirt, short pour collant, chaussettes. J'essaye de me nourrir, et rebelote, au moment de partir, je rends à la nature tout ce que j'avais mangé et bu. ça va être dur dur, surtout que maintenant, il va falloir gravir le Caballeros, un ascension de 1800 m, avec un petit ravoto entre deux. Je repars du ravito avec Bruno. Hélène nous demande si elle peut se joindre à nous pour cette montée de nuit; il est en effet préférable d'être plusieurs, pour le mental, pour la sécurité et aussi en cas de brouillard, pour trouver le balisage. Bruno avance bien. Hélène et moi commençons à prendre du retard...C'est dur....Hélène me donne un de ses gels ce qui a l'effet de me booster. Je monte alors d'un bon pas, Hélène me suit... Mais le sommeil se fait sentir pour élène; Nous décidons de faire une pause de 15 mn sur le bord de la trace. Nous sortons la couverture de survie pour 15 mn de relachement et de dodo. ça fait du bien...Au réveil, la forme est revenue et nous repartons pour le CP6 du Pouy Droumide que nous atteignons à 3h41. Le ravito est installé sous un barnum. Et rebelote, au moment de repartir, je restitue pour la 3ième fois mes aliments à la nature!!!! Là je découvre que pour avancer, il faut du carburant dans le réservoir. Les réserves ne sont pas inépuisables.... Je ne veux pas abandonner!!!! je vais gérer ces moments difficiles.... Pendant toute cette montée de nuit, j'ai pensé à cette bière qui m'attendait dans le réfrigérateur du camping car....à Vielle Aure.

Nous poursuivons quand même pour atteindre ce fameux Pic de Cabaleros, à 2334 m, en traversant des paturages avec des animaux qe nous entendons sans les voir... Et maintenant, la grosse descente sur Cauterets, 925m, qui n'en finit pas. On voit la ville illuminée mais le chemin tourne, tourne, sans jamais se rapprocher de l'objectif. Hélène souhaite refaire une pause de 15 mn, et hop, la couverture de survie est sortie duu sac pour nous protéger du vent. Le jour se lève.... et à 8h53, nous pointons à Cauterets. Sophie qui est déjafinisher de 2 GRP , arrête là: 100 km c'est un compte rond!!!!

Le mental semble revenir. Je me couvre bien l'estomac pour ne pas prendre froid. Je bois du café trés fort, du potage, ... et cette fois ci, ça semble mieux aller On repars avec Hélène pour le col de Riou, avec 1000 m D+, puis descente de 230 m sur Aulian, où se trouve le CP8 et un petit ravito. Pointage à 12h33.

Descente ensuite sur Esquièze, la seconde base de vie, au PK 119. Le parcours se fait bien puisque nous pointons à 15h05. Nous décidons de nous retaper au maximum, en utilisant tout le temps possible. Nous repassons en mode jour avec Tshit propre, short et de nouvelles chaussures. La barrière est fixée à 16h et nous pointons à la sortie à 15h56. Nous serons donc restés 51 mn.

Il faut rejoindre Tournaboup, le CP10, à 12km et 700 m D+. Je fais une partie du chemin avec un coureur de Carcassonne, du RPIMA. Lui aussi est fatigué, ses collègues sont derrière ou ont arrêtés. ça fait du bien de discuter... et sans s'en apercevoir, nous atteignons Tournaboup à 18h51. La nuit commence à tomber, et un petit vent froid commence à soufler. Maintenant, il faut gérer ce qui reste à parcourir.... On ne va oas s'arrêter là surtout que nous retrouvons le parcours commun du 160km et du 80km. Il y a plus de monde sur cette portion....

Le dernier gros morceau à parcourir est la montée du col de Barêges, 2469m, soit 1000 m D+, et je dirai même plus, la descente derrière ce col, jusqu'au lac. C'est hyper technique, sur des blocs, des racines, des cailloux, et tout ça à la frontale. J'ai suivi le balisage mais je n'ai toujours pas compris le cheminement tortueux que nous avons suivi....

Nous passons le col à 21h55. Bernard est sans doute arrivé, je l'espère... Et Mimi, où est elle, elle qui crégnait ces barrières.... surtout qu'on nous a enlevé 2h.....

La descente  est effectivement interminable, mais la fin approche, et il n'y a plus de barrière si ce n'est d'arriver au restaurant Les Merlans avant 2h dimanche. Donc on gére et on fait bien attention de ne pas se blesser... J'appelle Bernard et c'est Mimi qui me répond. Bernard est arrivé vers 21h: il a super bien tourné et j'en suis heureux pour lui. Mimi n'a pas pu atteindre la barrière d'Hautacam, 7mn de retard!!! Dommage. Elle a cependant poursuivi sans dossard jusqu'à Villelongue, pour y arriver avant la barrière!!!!! Je lui annonce que je devrais arriver vers 3h30-4h, et lui demande de s'assurer que la bière est bien au frais lol

Pointage au CP12 à 0h37, soit avec 1h30 d'avance sur la barrière. C'est gagné!!!! Pour la dernière portion, les organisateurs nous imposent de repartir en groupe à cause du brouillard sur le versant Vieelle Aure. Descente longue puisqu'il nous faudra 2h30 en marchant...

Arrivée enfin sous l'arche à 4h05: Mimi est là pour m'acceuillir et ça fait super plaisir.

A 10h30, remise des prix sur la place, suivi du repas offert aux coureurs et accompagnateurs.

J'aurai donc mis 45h05 pour accomplir ce parcours, sans la montée du Pic du Midi, soit 50h05 en comptant la pénalité de 5h, pour terminer à la 320 ième place sur 352 classés et 767 partants.... Content d'avoir terminé et content d'avoir su gérer ces moments de galère.....

J'en profite pour remercier tout particulièrement Mimi, Bernard, Bruno, Hélène, Eric, mais aussi bien d'autres coureurs anonymes croisés sur ces chemins pyrénéens...